Les chutes représentent 80 % des accidents des seniors. Leurs conséquences sont aujourd'hui bien connues. Premières causes d'hospitalisations en urgence, elles peuvent conduire au décès. Leur coût pour la collectivité est estimé à 2 milliards d'euros par an.
Lutter contre les chutes chez la personne âgée est donc devenu un enjeu de santé publique majeur. Pour cela, il est nécessaire de connaître les raisons de ces chutes. Les ressources suivantes permettent de les prévenir, en particulier de limiter les risques de chute dans la salle de bain.
Les chutes ont rarement une seule origine. Outre les risques de chutes liés à l'état physique de la personne âgée, ces accidents sont également provoqués par des facteurs environnementaux et comportementaux.
Parmi les facteurs personnels, se trouvent l'âge, mais également les problèmes de santé. Ceux-ci peuvent entraîner :
Un domicile non adapté au vieillissement augmente le danger. C'est le cas, par exemple, lorsque la maison comporte plus d'un niveau et des escaliers. Les obstacles tels que les tapis sont également source d'accidents. Le risque est décuplé en cas d'éclairage mal adapté aux problèmes de vue. La pièce la plus propice aux chutes est la salle de bain.
Avec l'avancée en âge, les activités ménagères quotidiennes, le jardinage et la toilette peuvent présenter un risque de chute. En outre, les seniors sont souvent des patients polymédicamentés. Au-delà de 3 à 4 médicaments par jour, le risque de perte d'équilibre augmente.
Les chutes du senior présentent toujours un caractère de gravité. Responsables de 10 000 décès, elles entraînent 100 000 hospitalisations chaque année. Outre le risque de blessures, la chute peut avoir de graves répercussions psychologiques et sociales.
En cas de chute d'une personne âgée, que faire ?
Après un accident, un bilan de chute permet d'en comprendre les raisons. Celui-ci comporte :
Le risque de chuter augmente en cas de :
Lors du bilan, le médecin s'attache également aux antécédents. Une première chute multiplie le risque par 20. En cause : la peur de tomber, la perte de confiance en soi et l'apparition d'un syndrome post-chute.
Le syndrome post-chute chez la personne âgée est une urgence gériatrique. Il se caractérise par :
Le syndrome post-chute touche près d'un senior sur 5. Non pris en charge, il évolue vers un syndrome régressif majeur. Il est souvent un facteur d'entrée dans la dépendance. Lorsque le syndrome post-chute devient chronique, le senior a tendance à se confiner à domicile.
La prise en charge du syndrome post-chute doit être précoce. Elle est pluridisciplinaire, associant psychothérapie et rééducation fonctionnelle. Elle est réalisée en services hospitaliers. Le caractère de gravité de la chute ne présage en rien de l'apparition d'un syndrome post-chute. Toute chute doit être considérée comme un événement sérieux dans la vie du senior.
Le syndrome de désadaptation psychomotrice (SDPM) peut être lié à un syndrome post-chute. Il peut également être la conséquence d'une maladie dégénérative. Le SDPM entraîne des problèmes neurologiques, moteurs et psycho-comportementaux. Tous sont responsables de pertes d'équilibre.
Un senior souffrant de SDPM peut connaître des difficultés d'appui. La marche est alors instable. De même, l'akinésie (lenteur dans les mouvements) et l'hypertonie oppositionnelle (contraction musculaire involontaire) rendent les déplacements difficiles.
En raison des problèmes moteurs et neurologiques, le SDPM influe sur le comportement. Le senior restreint ses activités. Marchant moins, il perd du muscle : c'est la sarcopénie. Celle-ci entraîne des altérations de l'équilibre. Le senior entre alors dans un cercle vicieux : la peur de chuter implique une diminution des déplacements, une fonte musculaire et des troubles de l'équilibre qui renforcent la peur de chuter.
Le mécanisme de la chute au sol est souvent complexe. Il mêle généralement des facteurs personnels et des facteurs dits précipitants. Souvent ponctuels, ces derniers concourent à la perte d'équilibre chez la personne âgée.
L'individu vieillissant à tendance à surestimer ses capacités. Dans le même temps, il sous-estime souvent le danger. Certains points doivent être surveillés :
Il est nécessaire d’apprendre au senior à estimer ce qu'il est encore capable de réaliser ou non. Un suivi médical dès 65 ans permet la réduction du risque.
Le lieu dans lequel le sujet évolue peut également devenir un facteur précipitant. C'est le cas lorsque le senior porte des chaussures glissantes, par exemple, ou lorsque le logement est inadapté : baignoire, sol irrégulier, WC trop hauts, éclairage insuffisant, etc. La lutte contre les chutes passe donc par l'adaptation du logement à l'avancée en âge.
La prévention des chutes passe par le dépistage des facteurs de risques. Un suivi médical permet de réduire le risque lié à l'état de santé. En cas de maintien à domicile, il doit se doubler d'une étude des facteurs de chutes liés à l'habitat.
L'adaptation du logement au vieillissement est indispensable. Afin de faciliter la vie, des aménagements sont souvent nécessaires. Cela peut aller de la pose de barres d'appui à l'installation d'un monte-escaliers dans un logement à niveau. Il est possible de bénéficier des conseils de professionnels du maintien à domicile. Pour cela, adressez-vous au SSIAD (Services de soins infirmiers à domicile). Des aides financières sont également disponibles en fonction des ressources.
Depuis 2022, le gouvernement a mis en place un plan triennal antichute des personnes âgées. Son but :
D'après Santé publique France, quatre seniors sur dix ne pourront plus rester à domicile après leur chute. Outre des conséquences traumatiques (hématomes, contusions, fracture, etc.), la chute a souvent des conséquences psychologiques, en particulier lorsque le senior a vécu une station au sol prolongée. Témoignage d'une solitude, l'impossibilité de se relever seul est également le signe d’une altération de la forme physique.
L'APA permet d'améliorer les capacités physiques du senior. Elle est prescrite par un médecin et dispensée par un professionnel spécifiquement formé. Lors d'une séance d'APA, le professionnel mêle des exercices d'équilibres adaptés à la personne âgée à des exercices de mobilisation douce. L'APA est une composante essentielle du plan triennal antichute des personnes âgées.
S'il n’est pas toujours possible d'éviter les chutes, il est nécessaire d'en limiter les conséquences. C'est à ce niveau qu'intervient la téléassistance. Elle permet une prise en charge rapide en cas de chute. La téléassistance est également un moyen de lutter contre la solitude. Tout comme l'adaptation du logement au grand âge, la téléassistance bénéficie d'aides de l'État sous conditions de ressources.
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